LENS
par Frédéric Pinchon
À Lens, l’avenir des 143 maisons de la rue Notre-Dame-de-Lorette reste suspendu à une décision qui tarde à venir. Propriété du bailleur social Maisons et cités, ce lot de logements ouvriers fait l’objet d’un bras de fer depuis plusieurs années.
Le préfet s’en mêle
Le projet initial prévoyait leur démolition pour permettre la requalification du quartier. Mais le préfet du Pas-de-Calais s’est opposé à cette destruction. Le représentant de l’Etat, a argué de la valeur patrimoniale de ces bâtisses, héritées du passé minier de la région…

Ce blocage place, de fait, la municipalité de Lens et la communauté d’agglomération Lens-Liévin dans une impasse. Les élus comptaient sur ce projet pour réaménager le secteur. Ils souhaitaient y développer une offre de logements plus moderne. L’intercommunalité se retrouve, désormais, sans perspective claire. Entre enjeux de mémoire, urgence sociale et contraintes budgétaires, le dossier devient un casse-tête.
Résignation et colère
Dans la rue Notre-Dame de Lorette, les habitants oscillent entre résignation et colère. Devant une maison aux volets clos, Micheline, 68 ans, confie : « On ne sait plus quoi penser. On vit dans l’attente, sans savoir si on va devoir partir ou rester. » Plus loin, Karim, jeune père de famille, est plus tranché : « Franchement, ces maisons sont vieilles et mal isolées. Il faudrait tourner la page ! »

Le sort de ces habitations symbolise les dilemmes auxquels sont confrontées de nombreuses communes minières. D’un côté, il faut préserver un patrimoine. De l’autre on doit apprendre à se projeter vers l’avenir. Mais pour les habitants, ce qui compte aujourd’hui, c’est d’avoir enfin une réponse.
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