LILLE
par Frédéric Pinchon
La nouvelle fait l’effet d’une bombe dans le monde du football. Les supporters du Feyenoord Rotterdam, club néerlandais, sont interdits de se rendre à Lille, mercredi, pour leur match de Ligue Europa. La compétition sportive a lieu au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq. Une décision choc prise par les autorités françaises. La mesure suscite colère et incompréhension. Rappelons que la rencontre est classée 5 sur 5 par la Division nationale de lutte contre le hooliganisme.
Un contexte fort tendu
Pour comprendre cette situation, il faut remonter à 2021. Lors du dernier déplacement du Feyenoord à Lille, des incidents graves avaient éclaté ; lors de la rencontre précédente aussi. Des supporters néerlandais s’étaient livrés à des actes de violence. Ils avaient semé le chaos dans les rues de la ville. Des dégradations matérielles, des affrontements avec les forces de l’ordre et une ambiance explosive, avaient marqué les esprits.

Depuis, les autorités françaises restent sur leurs gardes. Elles redoutent une répétition de ces scènes. Pour éviter tout risque, la préfecture du Nord a pris une mesure radicale. Il s’agit de l’interdiction de tout déplacement des supporters du Feyenoord sur le territoire français. Une décision attendue mais qui ne s’arrête pas là. La décision surprend et fait grincer des dents. Le match est maintenu. Cependant il se jouera à huis clos. Sans public. Sans ambiance. Cette situation inédite frustre joueurs, supporters et dirigeants du club.
Le Feyenoord réagit
Face à cette situation inédite, le Feyenoord n’est pas resté les pieds dans les baskets. Le club a déposé un recours en urgence pour faire annuler l’interdiction. Il argue que les supporters d’aujourd’hui n’ont aucun lien avec les incidents passés. Selon lui, « cette mesure est disproportionnée ». Peine perdue pour Rotterdam : « Le déplacement des supporters du Feyenoord Rotterdam à Lille est bien interdit », a confirmé le Conseil d’État, ce mardi.
Une question de sécurité
« Nous sommes choqués et déçus », a déclaré un porte-parole du club. Les autorités françaises, de leur côté, justifient leur décision par des impératifs de sécurité. « Nous ne pouvons pas prendre le risque de revivre les scènes de 2021 », explique un responsable de la préfecture. « La priorité est la sécurité des habitants et des forces de l’ordre. »
La position ne convainc pas tout le monde. Pour certains, cette mesure va trop loin. « Punir ceux qui aiment le football pour des actes commis par des supporters à l’époque, c’est injuste », dénonce un fan du Feyenoord.
Les supporters en colère
Du côté des supporters, la colère gronde. Beaucoup avaient prévu de faire le déplacement, malgré l’interdiction. « On veut soutenir notre équipe, c’est tout », lance un Hollandais. « On n’a rien fait de mal. Pourquoi on est punis ? », interroge un autre. D’autres pointent du doigt l’UEFA, l’instance européenne du football. « Pourquoi ne pas avoir délocalisé la rencontre dans un pays neutre ? », s’interroge un fan. En attendant, le match promet d’être tendu. À huis clos, l’ambiance sera pour le moins étrange… Les joueurs devront se concentrer, en dépit du contexte.

Pour Lille, l’enjeu est de taille. Le club français veut confirmer sa bonne forme en Europe. Du côté du Feyenoord, la motivation sera maximale. Les joueurs voudront prouver qu’ils méritent d’être là, malgré les obstacles. Cette interdiction pose néanmoins une question plus large : jusqu’où peut-on aller pour prévenir les débordements ? Les autorités françaises jouent la carte de la sécurité, certes, mais à quel prix ?
La décision fait débat
Pour certains, cette mesure est nécessaire. Pour d’autres, elle est excessive. Une chose est sûre : elle relance le débat sur la gestion des risques dans le football. En attendant, les supporters et les joueurs retiennent leur souffle. Le match approche. Et l’incertitude reste totale.
Affaire à suivre…
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