NASA

par Frédéric Pinchon

L’annonce a fait l’effet d’un séisme dans la communauté scientifique. En avril 2024, la NASA a révélé une accélération inattendue de la montée des océans. Les dernières données satellitaires montrent une hausse plus rapide du niveau des mers. C’est notamment le cas dans certaines zones de l’Atlantique Nord. Cette évolution soudaine — qualifiée de « changement de régime océanique » — a pris de court même les spécialistes les plus avertis.

Un océanographe lillois inquiet

Pour en mesurer la portée,  rencontre avec le professeur Marc Lefebvre. Océanographe à l’université de Lille, il est considéré comme le spécialiste du climat marin. Le scientifique n’y va pas par quatre chemins :  « Ce que nous voyons aujourd’hui est un emballement du système. La fonte des glaces du Groenland, couplée à un affaiblissement des courants océaniques, bouleverse les modèles, que nous utilisions depuis vingt ans ». Selon le scientifique, « le fait que la NASA tire la sonnette d’alarme, montre à quel point la situation devient critique ».

Selon lui, les régions côtières françaises, y compris la Manche et la mer du Nord, pourraient connaître des inondations plus fréquentes, dès les prochaines décennies. « L’eau gagne du terrain. Ce n’est plus une menace lointaine mais un phénomène en cours. »

Les nordistes angoissés

Sur le terrain, l’inquiétude monte. À Arras, Marie, 43 ans, infirmière, partage son désarroi : « C’est angoissant. On ne sait pas si nos enfants vivront dans un pays partiellement submergé. » À Lens, Kamel, 28 ans est livreur. Il se dit impuissant : « On entend ça aux infos. Au quotidien, ça paraît loin. Pourtant, ça va finir par nous rattraper. »

À Béthune, Élisabeth, 67 ans, retraitée, déplore un manque d’action : « Les scientifiques alertent depuis des années. Nous, on continue comme si de rien n’était. » Ce « tournant », évoqué par la NASA, pourrait bien changer la donne. Face à la montée des eaux, la question n’est plus si, mais quand et, surtout, comment s’adapter à cette nouvelle réalité.

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