COMMERCE
par Frédéric Pinchon
À partir de 2028, chaque colis provenant d’un pays hors de l’Union européenne et affichant une valeur inférieure à 150 €, pourrait être frappé d’un prélèvement forfaitaire de 2 €. Cette mesure vise essentiellement les plateformes chinoises comme Temu, AliExpress ou Shein.

Elle s’inscrit dans le cadre d’une nouvelle proposition de la Commission européenne pour lutter contre la concurrence, jugée déloyale et les failles fiscales, dans le commerce en ligne.
Déséquilibre commercial
Jusqu’à présent, les produits de moins de 150 €, expédiés depuis la Chine, échappaient aux droits de douane. Un avantage que les commerçants européens dénoncent, depuis des années. « Il faut rétablir une forme d’équité », justifie un porte-parole de la Commission. Et d’ajouter : « Ces colis sont souvent sous-déclarés, ne paient pas de TVA correctement. Ils représentent une concurrence massive pour nos petites entreprises. »
2 € une goutte d’eau ?
Derrière cette mesure, une question reste en suspens : qui paiera ces 2 € ? Les plateformes d’envoi ou les clients ? Pour l’heure, Bruxelles reste floue. Il est probable que les plateformes répercutent ce coût sur les consommateurs. D’autant que les marges sont faibles sur ces produits à bas prix.

« Je commande souvent sur Temu, surtout des accessoires à 1 ou 2 € », explique Inès, 28 ans, étudiante. « Si je dois payer 2 € de plus, ça n’a plus aucun sens. » Même son de cloche chez Jérôme, 45 ans, bricoleur-amateur : « Pour un tournevis à 3 €, ça fait une surtaxe de 66 % ! Je vais réfléchir à deux fois avant de commander. »
Moins cher qu’aux États-Unis
Mais cette mesure reste modérée à l’échelle mondiale. Aux États-Unis, chaque colis en provenance de Chine peut être taxé jusqu’à… 100 dollars ! Une barrière douanière imposée sous l’ère Trump et toujours en vigueur. Comparée à cela, la surtaxe européenne paraît presque symbolique.

« C’est un signal plus qu’une punition », estime un spécialiste du e-commerce. « L’idée, c’est d’encourager les plateformes à mieux déclarer les produits, à payer la TVA, et à rééquilibrer le marché. » Reste à savoir si les consommateurs européens suivront ou s’ils se détourneront, définitivement, de ces géants asiatiques du shopping à bas coût. L’avenir le dira…
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