VITESSE

par Frédéric Pinchon

Les voitures radars privées, ça vous parle ? Dès début juillet 2025, la Haute-Garonne et les Hauts-de-France inaugurent une nouvelle phase d’essai du dispositif Dexter sans verbalisation. Il passera en phase active le 15 septembre 2025.

.Ces sulfateuses motorisées serial flasheur sont des voitures banalisées (Peugeot 308/508 ; Citroën Berlingo ; VW Golf/Passat ; Ford Focus/Mondeo ; Seat Leon ; Skoda Octavia). Toutes sont équipées d’un radar infrarouge. Il peut flasher les excès de vitesse, visibles ou croisés. Début 2025, la France comptait environ 400 voitures radar. 250 sont gérées par des opérateurs privés. Parmi elles, près de 60 circulent simultanément, opérées par le privé.

Où les croise-t-on ?

Ces véhicules sont actifs sur autoroutes, nationales, départementales et communales. Vous les croiserez surtout sur les axes accidentogènes. 96 % des contrôles ont lieu sur des routes à 80 ou 90 km/h, hors agglomération. Les tronçons à 110/130 km/h sont moins ciblés.

Dans les Hauts-de-France, on dénombre, actuellement, 33 voitures radar privées : 6 dans le Pas-de-Calais depuis mi-septembre, 4 dans la Somme depuis le 15 décembre et une première dans l’Aisne. L’Oise et le Nord pourraient, bientôt, en compter jusqu’à 8 chacun !

Qui sont les conducteurs ?

Les chauffeurs sont des salariés d’entreprises privées (Securitas ; Mobiom ; OTI France ; Geos…). Ils sont embauchés avec un permis B (minimum 10 points). Leur casier judiciaire doit être vierge. Aucune formation policière n’est nécessaire. En effet, ils ne sont pas policiers ni gendarmes et même pas assermentés au sens de pouvoir constater en flagrance. Leur rôle se limite à conduire et à laisser fonctionner le radar automatique.

L’entreprise est rémunérée selon les kilomètres parcourus et non par nombre d’infractions. Des pénalités sont appliquées si leurs véhicules roulent trop lentement pour inciter au dépassement .

Ils se sont faits piéger !

La rédaction a interrogé plusieurs automobilistes récemment flashés. Marine, du Pas-de-Calais : « Je ne savais même pas qu’on m’avait flashée ». Selon Julien, dans la Somme, « on se sent piégés, ce sont des voitures espions ». Un troisième passager est inquiet : « C’est traître quand même ». Ces réactions soulignent un sentiment partagé : surprise, suspicion et inquiétude face à ce nouveau dispositif.

Les voitures radar privées intensifient donc la surveillance. Elles en doublent le temps de contrôle quotidien par rapport aux forces de l’ordre et en décuplant les PV émis ! Dans les Hauts-de-France, leur présence s’étend rapidement. Ces « radars sur roues » interrogent sur leur transparence. Mais elles permettent à l’État de renforcer la sécurité routière, en ciblant les zones à risque, au prix d’un dispositif discret mais sujet à polémique…

– À lire aussi –

Chrome : des smartphones sur la touche

Halluin : Wibra ouvre son premier magasin