TRIBUNAL
par Frédéric Pinchon
Lundi matin, s’est ouvert, devant la cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer, le procès d’un homme de 26 ans. Il est accusé de viol sur une jeune femme de 19 ans. Les faits supposés remonteraient au mois d’août 2021, à Arras. La victime affirme avoir été agressée sexuellement au domicile de l’accusé. Les faits auraient eu lieu après une soirée entre amis.

Dès l’ouverture des débats, la cour a été saisie par la gravité du témoignage de la victime présumée. Aujourd’hui, âgée de 22 ans, elle a raconté avec émotion le calvaire, qu’elle dit avoir subi. Selon son récit, l’accusé aurait profité de son état de vulnérabilité pour lui imposer un rapport sexuel non consenti. Le viol aurait eu lieu dans la nuit du 12 au 13 août.
L’accusé surprend la salle
La déclaration de l’accusé a provoqué la stupéfaction dans la salle. L’homme a, en effet, nié tout viol. Il a avancé une explication pour le moins surprenante. Selon lui, la jeune femme aurait simulé un viol dans le but de “tester” la réaction de son petit ami. Ce dernier était alors présent à l’époque dans leur entourage commun. Cette version des faits a été qualifiée par la partie civile de “fantaisiste et profondément insultante” pour la victime.

L’accusé comparaît libre sous contrôle judiciaire. Il encourt jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle. Le ministère public a rappelé que, selon le code pénal, le viol — défini comme tout acte de pénétration sexuelle commis avec violence, contrainte, menace ou surprise — constitue un crime d’une extrême gravité. Les jurés devront se prononcer sur la crédibilité des versions en présence. Ils prononceront leur verdict dans un contexte où la parole des victimes est souvent mise à rude épreuve…
“Malentendu stratégique”
Me Sophie Lemoine est l’avocate de la partie civile. Le défenseur a insisté sur “la nécessité de faire confiance à la parole des femmes”. Elle a dénoncé une stratégie de défense “qui infantilise et décrédibilise la victime”. De son côté, la défense affirme que l’accusé est victime d’un “malentendu tragique”, voire d’un “mensonge destructeur”.

Les débats s’annoncent à la fois complexes et sensibles. Ils se poursuivront jusqu’au vendredi 16 mai. Plusieurs témoins sont attendus à la barre. Des proches des deux parties doivent témoigner. Des experts médico-légaux seront aussi entendus. Le verdict est attendu en fin de semaine.
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