JUSTICE

par Frédéric Pinchon

Encore un renvoi au tribunal correctionnel de Béthune ! Ce jeudi 24 avril, le tribunal a repoussé, une fois de plus, l’examen d’une affaire d’escroquerie liée à la vente de véhicules d’occasion. Une décision de plus dans une procédure qui s’étire indéfiniment, au grand désespoir des victimes.

“On commence sérieusement à douter du système”, lâche Éric D., l’un des plaignants, éreinté. Après avoir investi 12.000 euros dans une voiture censée être fiable, il s’est retrouvé avec un véhicule inutilisable, au bout de quelques semaines. Depuis, il attend, comme des dizaines d’autres, que justice lui soit rendue. Et voit chaque report comme une gifle supplémentaire.

Pour Claire V., également victime, “c’est un véritable mépris pour les gens floués”. La jeune femme souligne que l’affaire aurait dû être jugée depuis longtemps : “On parle d’escroquerie classique, pas d’un dossier tentaculaire ou sensible.” Pourtant, l’audience d’hier n’a abouti qu’à une date de renvoi, pour cause de procédures incomplètes et d’absences, côté défense.

Un retard inhabituel

Ce retard, inhabituel, pour une affaire de ce type, pose aussi des questions de fond. Peut-on encore acheter un véhicule en confiance aujourd’hui ? Les victimes de Béthune avaient pourtant suivi toutes les démarches recommandées : contrôle technique, documents en règle, contrats signés. Résultat : des voitures trafiquées et des acheteurs abandonnés.

Cette affaire révèle, au-delà de la faillite d’un réseau d’escrocs, celle d’un système judiciaire. Ce dernier semble, parfois, incapable de répondre rapidement aux attentes légitimes des citoyens. À force de reports, c’est l’idée même de justice qui se délite. Pour les victimes, ce n’est pas seulement une voiture qu’on leur a volée : c’est, aussi, leur confiance dans les institutions.

Le procès est désormais fixé à l’automne. Mais après tant de faux départs, qui peut encore croire à un jugement rapide et équitable ?

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