FAITS-DIVERS
par Frédéric Pinchon
Dans la nuit du 27 au 28 avril dernier, une fusillade a éclaté dans un quartier résidentiel de Béthune, dans le Pas-de-Calais. Elle a plongé les habitants dans l’effroi. Si aucun blessé n’est à déplorer, les coups de feu ont retenti comme un signal d’alarme dans cette ville moyenne des Hauts-de-France. Longtemps Béthune a été épargnée par ce type de violences. L’incident illustre la montée inquiétante du trafic de drogue organisé dans la région. Autrefois ce phénomène était cantonné aux grandes métropoles.
Des réseaux rivaux
Les enquêteurs évoquent une probable rivalité entre réseaux. Il interviendrait sur fond de contrôle de points de deal. Ce genre d’affrontement, jadis rare dans les villes de taille moyenne, devient désormais plus fréquent. Cet état de fait reflète un phénomène national… Les trafiquants étendent leur emprise dans des territoires perçus comme plus “calmes”. Dans les régions, la présence policière est moins concentrée et la demande locale de drogue est en hausse.

Cette stratégie d’essaimage est observée, également, à Saint-Quentin, Alençon ou encore Châteauroux. Elle repose sur la fragilité économique de certaines zones et sur la promesse de gains rapides pour des jeunes, en manque de perspectives. Pour les autorités, le défi est majeur. Il leur faut adapter les moyens d’investigation. Leur défi à relever est, aussi ,de renforcer la présence sur le terrain, tout en agissant en amont. On pense, notamment, aux actions à entreprendre en matière de prévention et d’éducation.
La vie change…
À Béthune, l’émotion est encore vive. Les habitants s’interrogent sur l’évolution de leur cadre de vie. Loin d’être un cas isolé, la ville incarne, désormais, une réalité qui gagne du terrain. Il s’agit de la banalisation de la violence, liée au trafic de stupéfiants, dans ces territoires. Autrefois, ils étaient considérés comme tranquilles. Un enjeu de sécurité publique devenu, peu à peu, national quand on craint de se prendre une belle perdue…
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