TÉLÉVISION
par Frédéric Pinchon
En France, le piratage via l’IPTV illégale s’est banalisé. Cette technologie utilise un simple boîtier ou une application. Cette technologie interdite si non autorisée permet d’accéder à des centaines de chaînes, y compris les plus chères, pour une poignée d’euros par mois. Sports, films, séries : tout est à portée de clic et souvent en qualité full HD. Dans un contexte de hausse généralisée des prix, difficile de lutter contre une offre illégale aussi alléchante…

Les abonnements légaux, eux, peinent à séduire. Un bouquet complet peut rapidement dépasser les 50 euros mensuels. Pour beaucoup, l’équation est simple. « J’ai trois enfants, je ne peux pas me permettre Canal+, Netflix, Disney+ et Prime. L’IPTV me revient à 80 euros par an », confesse Julien, utilisateur d’un service pirate depuis deux ans.
« Les offres trop chères »
Même du côté des distributeurs officiels, on reconnaît le problème. « Oui, les offres officielles sont chères. Mais entre les droits de diffusion, les intermédiaires et les marges à maintenir, on ne peut pas suivre », explique un cadre chez un grand opérateur télécom. Les droits sportifs, en particulier, explosent tous les ans. Chaque chaîne veut rentabiliser son investissement.

Pourtant, certains réclament une refonte du modèle. Rendre les contenus accessibles à un tarif raisonnable serait une arme bien plus efficace que les sanctions. C’est ce que pense Mehdi, ancien pirate lillois, aujourd’hui repenti : « Si on m’avait proposé un pack sport et séries à 20 euros, je n’aurais jamais eu besoin de chercher ailleurs. »
À moindres risques…
Côté risques, les utilisateurs d’IPTV illégale dorment tranquilles. Les condamnations sont rarissimes. En revanche, pour les fournisseurs, le couperet tombe souvent. En 2024, plusieurs réseaux ont été démantelés en Europe. Certains gérants ont écopé de lourdes peines de prison et de millions d’euros d’amende !

« En matière de droit, c’est clair : proposer ce type de service est un délit puni par la loi, notamment pour contrefaçon et blanchiment », rappelle Me Laura Denis, avocate spécialisée en propriété intellectuelle, à Béthune. « Quant aux utilisateurs, ils sont dans l’illégalité aussi. Cependant les priorités judiciaires restent ailleurs pour le moment. »
Reste à savoir si les plateformes officielles prendront le virage d’une offre plus abordable. Car tant que l’IPTV reste facile, stable et bon marché, difficile d’imaginer une inversion de la tendance.
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