ARRAS

par Frédéric Pinchon

Le silence dans la salle d’audience était lourd, lundi, à Arras. Après une heure de débats, le tribunal correctionnel rendait son jugement dans une affaire de maltraitance supposée. Celle-ci a profondément troublé l’opinion locale. Deux parents ont été reconnus coupables de violences sur leur fille de trois ans. Auparavant, un signalement avait effectué par la crèche qui accueillait l’enfant.

Découverte d’hématomes

Tout a commencé il y a six mois. Une auxiliaire de puériculture a remarqué des hématomes inhabituels. Ils étaient localisés sur les jambes de la fillette. Alertée, la direction de la crèche a aussitôt fait un signalement au procureur de la République. Cette démarche a déclenché une enquête. Elle a été menée par les services de protection de l’enfance.

ARRAS.- Violences présumées sur un enfant à Arras : des parents condamnés, l’émotion au tribunal.

À la barre, les parents, visiblement éprouvés, ont nié toute intention de nuire à leur enfant. Le père a évoqué “des jeux un peu brusques”. Pour sa part, la mère a parlé d’un “accident lors du bain”. Cependant les experts médicaux ont jugé les explications peu plausibles au vu de la localisation et de la fréquence des ecchymoses…

Durant le procès, l’émotion était palpable. Le procureur de la République a requis une peine exemplaire. Le représentant de l’État à souligné la nécessité de protéger les enfants “même au sein de leur propre foyer”. Le tribunal a, finalement, condamné le couple à un an de prison avec sursis . Un suivi socio-judiciaire a aussi été ordonné.

Responsabilité parentale

Cette affaire remet en lumière les enjeux cruciaux de la protection de l’enfance et de la responsabilité parentale. Elle soulève aussi une question délicate : comment concilier prévention, respect des familles et sécurité des plus vulnérables ? Une réflexion que les institutions devront poursuivre, au-delà des murs du tribunal.

ARRAS.- Violences présumées sur un enfant à Arras : des parents condamnés, l’émotion au tribunal.

 ENCADRÉ 

Comment fonctionne le signalement en crèche ?

Si un professionnel de la petite enfance — auxiliaire, éducateur ou directeur de crèche — observe des signes de maltraitance ou de négligence sur un enfant, il a l’obligation légale de signaler ces faits. Ce devoir de signalement est encadré par l’article 434-3 du Code pénal. Cette démarche est protégée par le secret professionnel partagé dans l’intérêt de l’enfant.

Concrètement, le personnel peut alerter deux instances :

  • le service départemental d’aide sociale à l’enfance (ASE), via une information préoccupante,
  • ou directement le procureur de la République, s’il estime que l’enfant court un danger immédiat.

Une fois le signalement reçu, les autorités évaluent la situation. Cela peut entraîner une enquête sociale, un examen médical, voire un retrait temporaire de l’enfant, en cas de danger grave et avéré.

L’objectif n’est pas de punir les familles sans fondement. Il s’agit plutôt de prévenir les situations de maltraitance et de protéger les enfants vulnérables. Les crèches, lieux d’observation quotidienne, jouent un rôle clé dans ce dispositif de vigilance.


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