LILLE
par Frédéric Pinchon
Mardi 24 juin 2025. Une nouvelle date à retenir pour les usagers du métro lillois. Ligne 1, complètement paralysée. En pleine journée, puis en soirée. Le trafic s’effondre. Les navettes de remplacement débordent. Les quais se vident de patience.

La cause ? Un « défaut du pilote automatique », selon Ilévia. Le gestionnaire reconnaît sans détour « une journée et une soirée noires ». Dont acte ! Une avarie sur le système de guidage automatique, cœur du fonctionnement de la ligne 1. Résultat : une chaîne de dysfonctionnements ; des rames bloquées ; des voyageurs perdus… Hélas, force est de le constater, les bugs du métros deviennent récurrents en capitale des Hauts-de-France.
Voyageurs en colère
Qu’en pense la rue ? Devant la station République – Beaux-arts, Nadine, 63 ans, ne décolère pas. « C’est pas la première fois que ça lâche. Moi, je ne fais plus confiance. Je prends le vélo maintenant », lâche-t-elle, agacée. Plus loin, à Gare Lille-Flandres, Samir, étudiant, relativise : « C’est chiant, oui. Mais bon, c’est quand même rare. Je préfère ça qu’un métro avec chauffeur fatigué. » Certes.

Sur les réseaux sociaux, la colère fuse. Images de rames à l’arrêt, files d’attente interminables, excuses d’Ilévia jugées insuffisantes. Un ras-le-bol palpable. Pourtant, le métro lillois fut un pionnier. En 1980, à son inauguration (photo), il était le plus moderne du monde ! Jadis c’était le premier métro automatique sans conducteur. Fini le tram !
Pionnier en 1980…
Une révolution technologique. Une fierté pour la métropole. Mais aujourd’hui, cette modernité vieillit mal. Des investissements ont été faits. Des rames neuves ont été annoncées. Cependant les problèmes persistent. Logiciels défaillants ; signalisation capricieuse ; pannes récurrentes…

À la station Wazemmes, Thomas, jeune cadre dynamique, s’interroge : « Ilévia promet la fiabilité mais on galère trop souvent. À quoi sert un métro sans conducteur s’il ne bouge plus ? » Alors, la question inévitable se pose : près d’un demi-siècle après sa mise sur rails en fanfare, le métro automatique de Lille est-il toujours à la hauteur de sa réputation ?
…À bout de souffle en 2005
Où est-on face à une technologie à bout de souffle, mal entretenue et inadaptée aux exigences actuelles ? Ilévia promet des explications et des améliorations. Mais la confiance, elle, ne se répare pas en un communiqué de presse. Quel avenir pour le métro de demain ? Y aura-t-il un jour une ligne 3 pour rallier l’aéroport Lille-Lesquin ? À Lille, le métro devra d’abord regagner le cœur de ses usagers. Qui vivra verra.
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