HÉNIN-BEAUMONT
par Frédéric Pinchon
La préfecture du Pas-de-Calais a officialisé, vendredi 18 avril, la perte du mandat de conseillère départementale de Marine Le Pen. Cette décision fait suite à sa condamnation, le 31 mars dernier, à cinq ans d’inéligibilité par le tribunal correctionnel de Paris. C’était dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires européens.
Une étape symbolique
La décision du préfet, appliquant la peine prononcée par la justice, marque une étape symbolique dans la carrière politique de la figure de proue du Rassemblement national. Marine Le Pen siégeait au conseil départemental depuis 2015, dans le canton d’Hénin-Beaumont, près de Lens Cette exclusion administrative, bien que prévisible, constitue un coup dur pour le parti. Il est déjà fragilisé par les nombreuses procédures judiciaires en cours.

Dans les rues d’Hénin-Beaumont, les réactions sont partagées. Philippe, 62 ans, retraité, se dit choqué : « On a voté pour elle et c’est la justice qui décide à notre place. Ce n’est pas démocratique ! » À quelques mètres de là, Amina, 34 ans, infirmière, approuve l’application de la décision : « C’est normal. Si on ne respecte pas la loi, on en paie le prix, quel que soit son nom. » D’autres habitants expriment davantage de lassitude que de colère. Julien, 27 ans, commerçant, confie : « Je ne suis pas surpris. La politique, c’est devenu un théâtre. Ils sont tous pareils. »
Un appel est possible
Cette radiation forcée ne met cependant pas un terme à l’engagement politique de Marine Le Pen. La leader du RN peut encore faire appel du jugement. Pour l’heure, elle perd un point d’ancrage local important. Dans le département, elle a longtemps cultivé son influence.
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