LILLE
par Frédéric Pinchon
L’antenne locale de SOS-Médecins est à l’arrêt depuis jeudi soir. Cette action sociale intervient suite à l’agression d’un praticien lors d’une visite à domicile. Les faits se sont produits dans un quartier du sud de la métropole. Le médecin aurait été violemment pris à partie et menacé de mort. Une enquête a été ouverte pour « violences volontaires sur personne chargée d’une mission de service public » et « menaces de mort ».

Vendredi matin, devant le local de SOS-Médecins à Lille, la porte reste close. Après plusieurs coups frappés, un médecin finit par ouvrir. Il confirme : « Oui, nous sommes en grève. Ce qu’a vécu notre collègue, c’est trop. Nous travaillons déjà dans des conditions difficiles. On ne peut plus mettre notre vie en danger pour soigner les gens. » « Ce n’est pas un mouvement contre les patients. C’est un cri d’alerte », ajoute un autre praticien.
Réactions diverses
Dans la rue, les passants réagissent diversement. Sophie, 34 ans est mère de deux enfants. Elle avoue son inquiétude : « Le week-end, c’est souvent SOS-Médecins qu’on appelle. Savoir qu’il n’y a personne en cas d’urgence, c’est angoissant. » Marc, retraité, tempère : « Je comprends leur colère. Mais une grève sans préavis, ce n’est pas légal, non ? »

Sur ce point, la loi est claire : SOS-Médecins n’est pas un service public en soi. Il est, néanmoins, considéré comme exerçant une mission d’intérêt général. En principe, une grève doit donc être annoncée avec un préavis. Dans les faits, ces professionnels libéraux ne sont pas soumis aux mêmes règles que les fonctionnaires.
Pas de service minimum
Il n’existe pas d’obligation légale d’assurer un service minimum, même si des gardes soient souvent maintenues pour les urgences vitales. En attendant, à Lille, l’incertitude domine quant au retour à la normale du service.
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