LENS

par Frédéric Pinchon

Dans la ville des Sang et or, l’annonce fait l’effet d’une bombe : la municipalité envisage de mettre en vente le stade Félix-Bollaert André-Delelis, véritable cathédrale du football nordiste. Symbole du Racing-club de Lens et de son public, considéré comme le meilleur de France, ce stade de 38.000 places fait partie des plus grands du pays. Seuls le Parc des Princes et le Stade de France le dépassent.

LENS.- Vente du stade Bollaert : réalité financière ou ballon d’essai politique ?

Depuis son inauguration en 1933, Bollaert a accueilli les plus grands rendez-vous : la Coupe du monde 1998 et l’Euro 2016, sans oublier les soirées européennes du RC-Lens. Rénové pour 78 M€ avant l’Euro, il représente aujourd’hui une charge estimée à 5 M€ par an pour la ville. Une somme que la mairie, en quête d’économies, juge de plus en plus difficile à assumer.

Quel prix pour un monument du foot ?

Officiellement, aucun montant n’a été avancé. Officieusement, certains parlent d’une valorisation autour de 70 à 100 M€. Ceci compte tenu des rénovations récentes et de l’emplacement stratégique du stade. Mais un stade n’est pas un bien immobilier comme un autre. Il est étroitement lié à son club résident et à la population locale. Sa cession pourrait donc s’accompagner de conditions strictes, afin de garantir que le RC-Lens reste maître chez lui.

LENS.- Vente du stade Bollaert : réalité financière ou ballon d’essai politique ?

Une question est sur toutes les lèvres : à qui profiterait la vente ? Selon les informations recueillies, l’argent irait directement au budget municipal. Ces fonds permettraient d’alléger la dette de la ville et de financer d’autres projets urbains. Mais du côté des supporters, une crainte s’installe : et si le stade passait sous pavillon privé, avec une hausse du coût des places et une exploitation commerciale accrue ?

Quel avenir après la vente ?

Trois scénarios semblent crédibles. Le premier, le plus naturel : le RC-Lens rachète Bollaert et en devient propriétaire. Le deuxième : un consortium d’investisseurs locaux ou régionaux prend la main, avec un bail garanti au club. La troisième hypothèse est la plus redoutée : une vente à un acteur extérieur. Il transformerait le stade en outil de rentabilité, au risque de diluer l’identité populaire du lieu.

LENS.- Vente du stade Bollaert : réalité financière ou ballon d’essai politique ?

Dans les rues de la capitale de l’en-Bassin minier, la nouvelle divise. « On ne peut pas vendre Bollaert, il est à nous tous », s’insurge Patrick, 52 ans, abonné depuis trente ans. Sur la place du Cantin, c’est jour de marché. Fatima, commerçante, se montre plus pragmatique : « Si ça soulage les finances et que le RC-Lens reste chez lui, pourquoi pas ?Mais il faut des garanties. » Beaucoup découvrent l’affaire. Ils doutent encore qu’elle puisse aller à son terme…

Qu’en pensent les Lensois ?

Entre nécessité budgétaire et symbole identitaire, la vente de Bollaert ressemble à un match qui ne fait que commencer. Reste à savoir si la mairie joue un coup tactique ou si le stade emblématique des Sang et or est réellement sur le marché.


Stade Bollaert en chiffres

  • 1933 : inauguration du stade Félix Bollaert.
  • 38.000 : capacité actuelle, soit le 3e plus grand stade de France derrière le Parc des Princes (48.000) et le Stade de France (80.000).
  • 78 M€ : coût de la rénovation Euro 2016.
  • 5 M€ : charge annuelle estimée pour l’entretien et le fonctionnement.
  • 1998 : Bollaert accueille plusieurs matchs de la Coupe du monde dont Angleterre-Colombie et Yougoslavie-Paraguay.
  • 2016 : le stade reçoit quatre rencontres de l’Euro, dont Turquie-Croatie et Espagne-Turquie.
  • 100 M€ : estimation haute de la valeur de revente, selon certains experts du marché.
  • 36.000 abonnés et spectateurs réguliers : le public lensois, régulièrement classé parmi les meilleurs de France.

– À lire aussi –

Grève de la faim à la prison haute sécurité de Vendin-le-Vieil

Jours fériés en moins : la pilule ne passe toujours pas

Trending

En savoir plus sur NORDPRESSE

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture