CIRCULATION
par Frédéric Pinchon
Un radar n’est pas infaillible. Cette histoire vraie frôle l’absurde. En Italie, une conductrice a récemment reçu une contravention hallucinante. Elle a été flashée à… 703 km/h sur une route limitée à 70. L’amende : 850 euros. Un montant déjà salé mais encore plus surréaliste quand on sait qu’aucun véhicule homologué sur route — pas même une Formule 1 — ne peut atteindre une telle vitesse. Rapidement, les autorités locales ont admis un dysfonctionnement du radar. Mais l’amende, elle, avait bel et bien été envoyée…

Ce cas rocambolesque révèle un problème plus large : les dysfonctionnements des radars routiers et autoroutiers, en Italie comme ailleurs. Erreurs techniques, mauvaises calibrations ou simples bugs informatiques… Ces appareils sont censés garantir la sécurité. Hélas, ils peuvent parfois virer au cauchemar administratif pour les automobilistes.
4.500 radars en France
En France, on compte près de 4.500 radars automatiques en service. Ils sont répartis entre les routes nationales, départementales et les autoroutes. En Europe, ce chiffre grimpe à plus de 30.000. Si les politiques de contrôle diffèrent selon les pays, en revanche il existe une coopération renforcée. En effet, une directive européenne de 2015 a complètement changé la donne. Depuis dix ans, un conducteur français, flashé pour excès de vitesse dans un autre pays de l’UE, peut être poursuivi en France et inversement. La mesure vise à harmoniser la répression des infractions routières au niveau européen. La directive n’évoque pas la perte des points du conducteur.

Le cas farfelu de cette Italienne n’est pas isolé. En 2018, un Belge a reçu une contravention. Il était accusé d’avoir roulé à 654 km/h sur une autoroute à Liège ! Là encore, un bug du radar avait transformé une vitesse normale en record de vitesse mondiale. En France, un an plus tôt, un automobiliste du Pas-de-Calais avait été flashé sur l’autoroute A1 à 250 km/h… au volant d’une Clio diesel. Un simple regard sur la fiche technique du véhicule aurait suffi à lever le doute.
Des recours possibles
Que faire, alors, quand on reçoit une amende manifestement erronée ? Le conducteur a le droit de contester l’infraction. Il dispose en général de quarante-cinq jours pour adresser un recours auprès de l’officier du ministère public. Il est, alors, impératif de joindre tous les éléments susceptibles de prouver l’erreur : fiche technique du véhicule ; témoignages ; photographies ; etc. En cas de rejet, un recours devant le tribunal de police reste possible.
L’histoire de cette Italienne, au-delà de l’anecdote, rappelle que la technologie n’est pas infaillible — et que même un radar peut voir flou. À l’heure où vous lisez ces lignes, les sulfateuses à PV débarquent à Marseille.
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