LENS

par Frédéric Pinchon

Le Petit Casino, installé à Lens depuis 2014, ferme définitivement ses portes, ce 22 janvier. Cette décision s’inscrit dans le contexte du rachat du groupe Casino. La société réorganise ses activités. Cette fermeture représente une perte significative pour l’économie locale. Elle laisse un espace commercial de 450 m² vacant. C’est un symbole inquiétant de l’érosion des commerces en centre-ville.

Perte pour le commerce local

Avec cette fermeture, Lens voit disparaître un commerce de proximité apprécié des habitants. Situé en plein cœur de la ville, Le Petit Casino offrait une alternative accessible et pratique pour les courses du quotidien. Aujourd’hui, cette surface vide s’ajoute à la liste des locaux commerciaux abandonnés. Ces enseignes délaissées jonchent les rues de la ville à perte de vue…

“L’économie locale souffre déjà suffisamment avec la concurrence des grandes surfaces et du commerce en ligne”, explique M. Lemaitre. Le gérant du Petit Casino est, visiblement, attristé par cette fermeture. “Je suis ici depuis plus de dix ans. Les clients étaient fidèles. Hélas, les décisions prises par le groupe nous dépassent. C’est regrettable pour Lens.”

En perte de dynamisme commercial

La fermeture du Petit Casino est un nouvel exemple des difficultés rencontrées par Lens, pour maintenir un tissu commercial diversifié. Autrefois vivante et prospère, cette ville de 31 000 habitants peine, aujourd’hui, à faire face aux défis économiques et à la concurrence des zones commerciales périphériques.

“Lens, c’était une ville commerçante ! En 1981, nous avions André Delelis. Ce maire  était également ministre du Commerce et de l’artisanat. Il avait fait de notre cité un exemple de dynamisme. Aujourd’hui, c’est tout l’inverse. Les commerces ferment les uns après les autres”, se désole Bernard, un habitant de longue date.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : depuis une décennie, de nombreux commerces ont baissé le rideau. Leur départ a laissé le centre-ville de Lens en pleine déconfiture.

L’avis des Lensois

Dans les rues, les habitants expriment leur frustration et leur inquiétude, face à cette nouvelle fermeture. “C’est un cercle vicieux”, estime Lucienne. La retraitée vient faire ses courses au Petit Casino pour la dernière fois. “Quand un commerce ferme, les autres souffrent aussi. Forcément il y aura moins de passage. Bientôt, il ne restera plus rien ici.”

Jean-Marc est père de famille et Lensois. Il partage ce constat amer : “Je viens de voir que ce magasin allait fermer. Je ne sais pas où je vais faire mes courses maintenant”. Il ajoute : “À part des pharmacies et des opticiens, il ne reste rien au centre-ville. Pour trouver un magasin d’alimentation, il faut aller loin. Pas pratique !”

Un sentiment de nostalgie et de désarroi se dégage des discussions. “Je me souviens de Lens dans les années 1980. C’était une ville pleine de vie”, raconte Christine, une des dernières commerçantes. “Maintenant, c’est triste de voir tous ces locaux vides. Si ça continue, il ne restera que des enseignes médicales et des agences immobilières.”

Quel avenir pour Lens ?

Le départ du Petit Casino soulève des questions sur l’avenir de Lens et de ses commerces de proximité. La vacance commerciale est un problème majeur. La municipalité devra s’efforcer de résoudre ce fléau. “Ce n’est pas juste un magasin qui ferme. Tout un écosystème s’effondre”, alerte Jérôme.

Alors que les habitants regrettent la disparition progressive de leur centre-ville, il est urgent de trouver des solutions pour revitaliser Lens. Mais pour cela, il faudra des initiatives audacieuses et une politique volontariste. À l’image de celle menée il y a plusieurs décennies, par les élus d’alors.

En attendant, le 22 janvier marque la fin d’une page pour le Petit Casino. C’est aussi un nouveau tournant pour Lens. L’ ancienne cité minière devra, une fois encore, faire face à une perte symbolique de son dynamisme commercial. Dans les années 1980 à cet endroit il y avait le magasin de chaussures Janvier.

– A lire aussi –

RC-Lens : Will Still agacé par les défaites

Tilloy-lès-Morflaines : la première maire transgenre jette l’éponge