SOCIÉTÉ

par Frédéric Pinchon

Dans un climat budgétaire tendu, le Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé une mesure choc : la suppression de 2 jours fériés en 2026. Il s’agit du lundi de Pâques et du 8-Mai 1945. Objectif annoncé : tenter de combler un déficit qui s’annonce plus lourd que prévu. L’effort budgétaire sera, ainsi, porté à 43,8 milliards d’euros, contre les 40 milliards initialement envisagés.

Gel des effectifs publics

La décision s’accompagnera également d’un gel partiel des effectifs dans la fonction publique. « Un fonctionnaire sur trois partant à la retraite ne sera pas remplacé », a précisé François Bayrou.

Dans les rues de Lille, cette annonce fait réagir. Devant la Grand-Place, Pierre, 67 ans, retraité, s’indigne : « Le 8 mai, c’est sacré. C’est la fin de la guerre, la mémoire des anciens combattants. On ne peut pas effacer ça pour boucher un trou dans le budget ! » À ses côtés, Amélie, 29 ans, chargée de communication, nuance : « C’est vrai que symboliquement, c’est fort. Mais si c’est temporaire et que ça aide à éviter d’augmenter les impôts ou de couper dans la santé, alors pourquoi pas… »

« Austérité mal camouflée »

Un peu plus loin, à la sortie du métro lillois Rihour, Lucas, 22 ans, est étudiant en économie. Il voit dans cette mesure « un signe d’austérité mal camouflée ». « Supprimer des jours fériés, c’est toucher au rythme social, à l’histoire même du pays. On pourrait commencer par réduire certaines niches fiscales avant d’enlever des jours de mémoire collective. »

Julie, vendeuse dans une boutique de prêt-à-porter, redoute surtout l’impact concret de la mesure : « Ce sont des jours où on se repose et où on voit la famille. Si on doit travailler plus, on va s’épuiser encore davantage. Et pour quoi ? Pour un budget qui sera, de toute façon, encore en déficit l’an prochain… » Certes.

Pragmatisme…

Enfin, Marc, 48 ans, cadre dans l’industrie, se montre plus pragmatique : « La France a l’un des plus grands nombres de jours fériés en Europe. Si on doit faire un effort exceptionnel pour redresser les comptes, je préfère perdre 2 jours, que voir les écoles ou les hôpitaux en sous-effectif. »

Reste à savoir si ces suppressions passeront l’épreuve du Parlement et de l’opinion publique. Une chose est sûre : toucher aux jours fériés, surtout au 8-Mai 1945, c’est ouvrir un débat aussi économique qu’identitaire. Même si l’Europe a bien changé, cela s’assimile aussi à une insulte à ceux qui sont tombés pour la France ou les victimes de la barbarie nazie…

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