CAMBRAI

par Frédéric Pinchon

À Cambrai, dans le département du Nord, un projet hors normes attise les débats. Le fonds d’investissement canadien Brookfield prévoit d’y implanter un gigantesque data center. L’infrastructure numérique pourrait consommer, à terme, l’équivalent de la production d’un réacteur nucléaire.

Ce projet est à la croisée des enjeux numériques, énergétiques et environnementaux. À lui seul, il cristallise l’attention des élus et des riverains. Brookfield, acteur mondial dans les infrastructures, envisage d’occuper près de 150 hectares de terres agricoles à l’est de la ville. Le site accueillerait plusieurs bâtiments. Ils seraient dédiés au stockage et au traitement des données numériques. La promesse : des emplois créés, une attractivité économique renforcée et une réponse aux besoins croissants en capacité de stockage dans un monde de plus en plus numérisé.

Des inquiétudes…

Cette perspective suscite, aussi, de vives inquiétudes. Le centre de données nécessiterait une puissance électrique colossale. Celle-ci serait estimée à environ 1 gigawatt. Cela représenterait l’équivalent de la production annuelle d’un réacteur nucléaire ! Une telle demande pose la question de l’approvisionnement énergétique et de son impact sur le réseau national. Sans compter les conséquences environnementales, en termes d’émissions indirectes et de gestion thermique….

De plus, l’artificialisation des sols en pleine transition écologique interroge. Alors que la France s’engage à réduire son empreinte carbone et à préserver ses terres agricoles, l’installation d’un tel site industriel près de Lille apparaît, pour certains, comme un contresens.

Phase de concertation

Pour l’heure, le projet n’en est qu’à ses prémices. Une phase de concertation est prévue dans les mois à venir. Entre promesse de modernité et préoccupations écologiques, Cambrai devient, malgré elle, le théâtre d’un débat national sur l’avenir numérique et énergétique du territoire.

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