COVOITURAGE

par Frédéric Pinchon

Vendredi soir, Jean, un Lensois habitué des trajets en covoiturage sur Blablacar, s’apprête à rentrer chez lui depuis Mantes-la-Jolie. Son profil Blablacar, confirmé et bien noté depuis plusieurs années, inspire la confiance. Il propose donc un trajet à 13 € pour rentrer à Lens.

Rapidement, une certaine Marie réserve une place. Son profil est lui aussi rassurant, bien noté, actif. Rassuré, Jean lui transmet, via la messagerie sécurisée de Blablacar, son numéro de téléphone portable.

Ca commence mal
avec le 06.13.96.31.30.

Mais à partir de là, tout dérape. Jean reçoit un appel, non pas de Marie mais d’un homme, inconnu. Son numéro : 06.13.96.31.30. Il ne se présente pas. Il lui annonce que Marie ne viendra finalement pas mais qu’un colis l’attend à une adresse de Mantes-la-Jolie pour être livré à Lens. Jean, méfiant, décline immédiatement : “Je ne suis pas transporteur, ce n’est pas l’objet du covoiturage.”

Blablacar file un mauvais coton. En guise de cliente, un habitué du covoiturage s'est vu proposer le transport d'un mystérieux objet entre Mantes-la-Jolie et Lens.

En guise de réponse, l’homme l’invective, l’insulte, le menace presque. Choqué par l’agressivité de son interlocuteur anonyme, Jean coupe court : il raccroche, bloque le numéro et annule son trajet Blablacar. Outre la perte des 13 € liés à la réservation supprimée de Marie, Jean renonce aussi à transporter d’autres passagers potentiels.

Blablacar ne réagit pas

Il signale immédiatement l’incident à Blablacar. Mais vingt-quatre heures passent et aucun retour de la plateforme de covoiturage. Silence radio ! De quoi s’interroger : Blablacar en 2025 serait-il devenu le terrain de jeu de faussaires, de passeurs de colis louches ? Le cas de Jean n’est-il que la partie émergée de l’iceberg ?

Blablacar file un mauvais coton. En guise de cliente, un habitué du covoiturage s'est vu proposer le transport d'un mystérieux objet entre Mantes-la-Jolie et Lens.

Jean a-t-il pris la bonne décision ? En refusant d’obtempérer, il s’est probablement évité de graves ennuis. Notamment s’il s’était agi d’un transport illégal. Maître Caroline Dubois, avocate au barreau de Lille, est formelle : “Un covoiturage implique le transport de personnes, pas de colis. Si Jean avait accepté, il aurait pu être tenu pour responsable d’un éventuel transport illégal, voire criminel. Il a eu raison de refuser.”

Pas un cas isolé…

En fouillant sur les forums et réseaux sociaux, on découvre que Jean est loin d’être un cas isolé. D’autres utilisateurs relatent des expériences similaires. Elles sont souvent liées à des faux profils ou des changements suspects de dernière minute.

Blablacar file un mauvais coton. En guise de cliente, un habitué du covoiturage s'est vu proposer le transport d'un mystérieux objet entre Mantes-la-Jolie et Lens.

Blablacar, de son côté, propose un lien de signalement mais reste visiblement muet quand on l’active… À l’heure où la plateforme est utilisée quotidiennement par des millions de personnes, sur la planète, la vigilance s’impose plus que jamais. Jean, lui, continue de croire au covoiturage… mais avec bien plus de prudence.

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