LILLE – TRIBUNAL
par Frédéric Pinchon
Jeudi, l’audience correctionnelle s’est tenue dans une atmosphère tendue, au palais de justice de Lille. Les deux hommes, sont âgés de 28 et 32 ans. Ils comparaissaient poursuivis de “violences volontaires” sur le docteur Martin Dubois. C’est un cardiologue de 45 ans. Les faits remontent au 15 octobre 2024. C’était rue Nationale à Lille.
L’histoire reconstituée
Selon l’enquête, l’agression a eu lieu vers 19h30. Le médecin regagnait son véhicule après une consultation tardive. Les prévenus l’auraient abordé, sous prétexte de demander des renseignements. Puis ils l’auraient frappé au visage, avant de lui dérober sa sacoche médicale et de s’enfuir. Elle contenait des ordonnanciers et du matériel de soin pour une valeur de 800 euros.

Le praticien avait tenté de résister. Résultats : il avait été hospitalisé avec un traumatisme crânien et une fracture du nez. Son arrêt de travail s’était prolongé pendant trois semaines.
Une audience sous tension
À la barre, les deux prévenus ont affiché des attitudes contrastées. Le plus jeune est déjà connu des services de police pour des faits similaires. Il est resté mutique, le regard fuyant, malgré les questions insistantes de la présidente du tribunal. Son complice est père de famille. Il a tenté de minimiser sa participation. Le prévenu a évoqué des “difficultés financières” et présenté ses excuses à la victime.
Le procureur de la République, Sylvie Laurent, a requis dix-huit mois de prison ferme pour chacun des prévenus. “Cette agression gratuite contre un soignant constitue une atteinte inadmissible à ceux qui nous protègent”, a-t-elle déclaré avec véhémence. Le ministère public à ajouter : “La société doit montrer qu’elle ne tolère pas de tels actes.”
Plaidoiries contrastées
L’avocat des prévenus était maître Jean-Pierre Moreau. Il a plaidé les circonstances atténuantes. La défense a insisté sur le “contexte social difficile” de ses clients et leur “prise de conscience tardive mais réelle”. Il a sollicité un sursis partiel pour éviter “une incarcération destructrice”.

De son côté, maître Catherine Delacroix, conseil du médecin, a réclamé des dommages-intérêts substantiels. “Mon client subit encore aujourd’hui les séquelles psychologiques de cette agression. Il hésite désormais à exercer ses consultations tardives”, a-t-elle souligné.
Le tribunal a finalement condamné les 2 voyous à douze mois fermes de prison. À cette peine, s’ajoutent 3.000 euros de dommages-intérêts à titre solidaire envers la victime. Les condamnés ont été incarcérés à l’issue de l’audience.
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