HAUTS-DE-FRANCE
par Frédéric Pinchon
Le projet du canal Seine-Nord, porté par le conseil régional des Hauts-de-France, est l’une des infrastructures les plus ambitieuses de la région. D’une longueur de 107 kilomètres, ce canal reliera Compiègne, dans l’Oise, à Aubencheul-au-Bac, dans le Nord. Ce tracé créera ainsi une liaison fluviale entre le bassin de la Seine et celui de l’Escaut.

Cette connexion permettra d’intégrer les réseaux fluviaux français, belges et néerlandais. Il offrira une alternative durable au transport routier de marchandises. Le canal Seine-Nord vise à répondre à plusieurs enjeux majeurs. Tout d’abord, il permettra de désengorger les routes et autoroutes.
Un projet stratégique
Elles sont particulièrement saturées dans les Hauts-de-France, une région au carrefour des échanges européens. Ensuite, il favorisera le report modal vers le transport fluvial. C’est moins polluant que le transport routier. Selon les estimations, une péniche de grand gabarit pourra transporter jusqu’à 4.400 tonnes de fret, soit l’équivalent de 220 camions. Cela réduira considérablement les émissions de CO2 et contribuera à atteindre les objectifs climatiques de la France et de l’Union européenne.

Le canal sera conçu pour accueillir des péniches de classe V. Ce sont les plus grandes en circulation en Europe. Pour cela, 6 écluses, 3 ponts-canaux et plusieurs ouvrages d’art seront construits. Le tracé traversera 59 communes. Il va relier les territoires ruraux et urbains et créer, ainsi, de nouvelles opportunités économiques pour la région.
Un chantier colossal !
Les travaux du canal Seine-Nord devraient débuter en 2026. Ils s’étaleront sur environ huit ans, avec une mise en service prévue pour 2034. Ce chantier, l’un des plus importants d’Europe, nécessitera une coordination technique et logistique exceptionnelle. Des milliers d’emplois directs et indirects seront créés, pendant la phase de construction, offrant un coup de pouce à l’économie locale.

Cependant, le projet n’est pas sans défis. Outre les contraintes techniques, liées à la construction d’un canal de cette envergure, il faudra gérer les impacts environnementaux et sociaux. Des mesures d’accompagnement sont prévues. Elles visent à préserver les écosystèmes locaux et à compenser les perturbations, causées aux habitants et aux agriculteurs.
Coût élevé pour la collectivité
Le coût total du projet est estimé à environ 5 milliards d’euros. Ce montant sera financé par plusieurs acteurs : l’Union européenne ; l’État français ; les collectivités territoriales (dont la région Hauts-de-France) et des partenaires privés. Pour les contribuables, l’investissement est significatif mais il s’inscrit dans une vision à long terme. En effet, le canal Seine-Nord devrait générer des retombées économiques importantes. Il renforcera l’attractivité des Hauts-de-France comme hub logistique européen, attirant des entreprises et des investissements.
Vers la transition écologique
De plus, il dynamisera les ports fluviaux locaux, comme celui de Dunkerque. Il favorisera aussi le développement d’activités industrielles et commerciales, le long de son tracé. Au-delà des aspects économiques, le canal Seine-Nord s’inscrit dans une logique de transition écologique. En réduisant la dépendance au transport routier, il contribuera à diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Il améliorerera donc la qualité de l’air.

Par ailleurs, il encouragera le développement d’une filière fluviale moderne et compétitive. En effet, le projey est aligné sur les objectifs du Pacte vert européen. Le canal Seine-Nord est bien plus qu’un simple projet d’infrastructure. C’est un levier de développement économique, social et environnemental pour les Hauts-de-France et au-delà. Bien que son coût et sa complexité suscitent des débats, il incarne une vision d’avenir pour une région déterminée à jouer un rôle central dans les échanges européens.
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