CALAIS
par Frédéric Pinchon
Mercredi soir, un interne en médecine a été violemment tabassé et volé, à Calais. L’agression a eu lieu au Quartier de reconquête républicaine (QRR), de Beaumarais, proche du centre-ville. Les suspects sont 3 migrants afghans. Ils sont âgés respectivement de 18, 25 et 27 ans. Ironie du sort : les agresseurs ont pu être vite interpellés grâce au bornage du téléphone, derobé à leur victime.
Transporté au centre hospitalier de la ville Jean-Eric-Técher, le médecin est blessé à la tête. La victime a reçu des points de suture. Une enquête pour « extorsion aggravée » a été ouverte par le parquet de Calais. Les autorités n’ont pas précisé si les suspects sont déjà connus des services de police. On ignore aussi si ils sont en situation régulière sur le sol français.

L’attaque s’est produite en fin de service. L’interne quittait son travail à l’hôpital. Soudain il a été pris à partie par les 3 agresseurs. Le vol du téléphone portable reste le motif privilégié des enquêteurs.
Cette agression s’inscrit dans un contexte préoccupant : celui de l’augmentation des violences, envers les professionnels de santé. En 2023, les Hauts-de-France ont enregistré quelque 242 déclarations d’agressions. Au niveau national, ce constat place le Nord en tête des signalements, avec 168 incidents.
L’Ordre des médecins réagit
Le président de l’Ordre des médecins du Nord, Jean-Philippe Platel, exprime sa colère face à cette situation alarmante. Il souligne que ces chiffres sont, probablement, sous-évalués : « De nombreux incidents ne sont pas déclarés ». Jean-Philippe Platel appelle à « une réaction collective pour assurer la sécurité des praticiens ».

Les autorités locales et les représentants du corps médical appellent à une vigilance accrue. Des mesures renforcées sont réclamées. Les requérants appellent à la protection des professionnels de santé dans l’exercice de leurs fonctions.
La victime récupère
Pour l’heure, l’état de santé du médecin attaqué est qualifié de « Léger mieux ». La victime souffre de blessures superficielles. Elle a subi un choc émotionnel certain. Ses collègues médecins ne se prononcent pas sur la date de sa reprise du travail. Le suivi médical se poursuit jusqu’à son complet rétablissement.
Les QRR ont été instaurés par le ministère de l’Intérieur en 2018. Ils ont vocation à cibler des zones sensibles, où des renforts policiers sont déployés. Leur mission principale est de lutter contre la délinquance et restaurer le lien avec la population. En 2022, il existait 62 QRR sur le territoire national. Les Hauts-de-France en dénombre 4 : Calais-Beau marais ; Lille-Fives ; Roubaix et Maubeuge.
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